jeudi 24 septembre 2009

Autoportrait

Sur une demi-feuille, en deux phrases, chaque participant doit se décrire.
Les mots posés, les feuilles sont pliées et Hervé redistribue au hasard les feuilles.

A partir de ce support, chacun doit faire un autoportrait en mettant en scène soit un livre, soit un événement important de sa vie.

Anaïs D

Là, devant moi, un bébé. Bien que je me sois préparée à ce bébé, il était là. Son odeur me rappelait vaguement quelque chose, cachée au fond de ma mémoire. La première chose que je dis est sortie sans réfléchir : “Il sent bon la maman”. J’ ai appris, un peu plus tôt, qu’il s ' appellerait Matéo et que maintenant, à la maison il n’ y aurait plus trois mais quatre personnes. Ma maman et mon papa ne serait plus qu’ à moi, je les partagerais. La chambre de maman et papa ne serait plus qu’ à eux, ils la partageraient. Mais toutes ces questions et affirmations sont passées très vite. Car cette petite chose fragile à côté de maman dans le grand lit blanc me perturbait. Au fond de moi, mon cœur s’ agrandissait pour un bébé, un frère, que je connaissais depuis quelques heures seulement. Au début, je me disais qu’ une fille, c’ était mieux. Mais après réflexion, un garçon c’était la meilleure solution et surtout moins de jouets à partager. Rapidement, il a pris place dans ma vie plus que je ne le pensais. Un autre bébé viendra agrandir la famille quatre ans plus tard, mais c’est une autre histoire.
Aujourd’hui, ça fait presque huit ans que je supporte Matéo, mais ça fait aussi huit ans que je l’ aime un peu plus chaque jour.


Denise LG

Pour le championnat d’Ile de France en athlétisme, toute l’équipe des minimes est au top.
Nous devons nous distinguer à la course de relais, c’est notre point fort.
Toutes comme « un seul homme », derrière Antoine le sévère entraineur et sa femme la douce Claire, elle-même belle fille simple et sympa, ancienne championne de saut en hauteur, elle connait les angoisses des jours de compétition, elle nous soutient moralement, nous encourage et nous réconforte de ses bonnes paroles, sa ténacité nous sert d’exemple, on sent qu’elle nous aime et qu’elle nous veut victorieuses, sa générosité nous va droit au cœur.
Grâce à elle et pour elle nous ne lâcherons rien et nous décrocherons la première place sur le podium.

France B

Un violon qui chante,
Un violon qui pleure,
Un violon qui rit,
Un violon qui fait rêver,
Un violon qui fait danser.
La première fois que j’ai vu et entendu jouer du violon, j’ai dit : je veux jouer du violon ! C’était dans ma petite enfance. Mais il fallait apprendre dans une école, avec un professeur, savoir lire et compter, et j’ai dû attendre. Que cette attente était longue !
Enfin, ça y est, j’ai l’âge et les compétences requises. L’apprentissage est quelquefois douloureux mais je me fais plaisir de temps en temps et c’est un vrai bonheur. Il m’arrive d’imiter le son des pompiers et de l’ambulance après avoir cherché comment faire et là, mes parents qui sont toujours à l’écoute me disent que ce n’est pas le programme d’étude. C’est l’école de musique avec les examens et les morceaux imposés. Ce n’est pas ce que je veux jouer pour atteindre mes émotions.
Les années passent….Enfin j’ai l’âge de pouvoir dire non ! Je n’irais plus à l’école de musique et je ne prendrais mon violon que pour jouer ce que je veux ; et pour atteindre ce but le travail ne m’impressionne pas !
J’y suis arrivée, à un âge certain….

Maryline B

Pour faire le portrait d’un oiseau, il suffit parfois de s’appeler monsieur Prévert. Pour faire le mien, il faut s’en doute moins de talent. Cela dit, cela ne coule pas sous le sens. Je ne sais pas dessiner, ce qui limite les possibilités. A partir de quelques mots, je peux bien sûr esquisser une fragile évaluation. Entre ce que je suis et ce que j’aimerais être, il y a parfois l’empire d’un monde. Un livre m’habite depuis quelques temps, « Femmes qui courent avec les loups » de Clarissa Pinkola Estes. Il y est question de la femme instinctuelle, celle qui sait écouter les murmures du monde, celle qui sait regarder au-delà des apparences. La question qui suis-je ? ne m’intéresse pas mais plutôt que suis-je appelée à devenir ? Ce livre évoque plusieurs contes, interprétés avec une grande finesse de ressenti. Je suis fascinée par ces contes qui traversent les âges, porteurs d’une sagesse qui n’a pas de temps. Curieusement, je me sens une certaine affinité avec Baba Yaga, la sorcière nordique comme s’il fallait toujours veiller à avoir une sorcière chez soi, pour le cas où …
Parlez-moi de moi, y a que ça qui m’intéresse paraît-il, ce n’est pas si sûr. Parler de soi, c’est comme décrire un paysage que l’on voit tous les jours, se laisse-t-on encore surprendre par les variations de lumière ? Parfois. A part ça, j’aime les pâtes mais aussi les pattes, celles des oiseaux parfois. Tout à l’heure, en regardant par la fenêtre de la bibliothèque, j’ai aperçu un couple de tourterelles posées sur le grillage d’en face. C’est si fragile, les pattes d’oiseaux. Cela souligne la légèreté des plumes. Et les idées ont-elles des pattes ? Qui peut répondre à cette question ?

Philippe S

Un événement sympathique qui a surement bouleversé ma vie est la venue au monde de ma fille Elodie, âgée aujourd’hui de 20 ans.
Son arrivée parmi nous, ma femme et moi, a été un déclencheur sur ma façon de penser, d’être et de me comporter.
Il n’était plus question de penser qu’à ma petite personne, nous étions maintenant trois sur le bateau de la vie et là j’ai pu comprendre le sens de certains mots mystérieux jusqu’alors, comme : partager, aimer, donner, recevoir.
J’ai aussi appris la patience, la tolérance.
Une grosse partie de mon égo a fini à la poubelle pour laisser place à plus d’humilité et mon petit cerveau a fini par fonctionner d’une autre manière, d’une façon plus universel et moins personnel.
Un grand merci à toi Elodie pour toutes les leçons de vie que tu as provoqué en moi.

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