jeudi 30 avril 2009

Bonne poire

J'adore la Poire, fleuve royal, la marine de Poire, bonne mais pas Cosne, la Charité sur Poire, les vins de Poire, le couscous de Poire (euh... non banane, le couscous ça pousse pas sur la poire), les mariniers de Poire, le musée de la Poire, la France est belle, vive les TER! Ô fibre patriotique ! Allons enfants de la Po-poire ! J'ai fait science poire, à Paris VIII, voyez le résultat, le vers dans le fruit. Ô poire, objet de mes tourments !
Arrête de poire, hervé, tu es ridicule.
J'ai dit que je le faisais, je le fais. Je peux pas demander aux autres d'écrire sous la contrainte sans mettre un peu la main à la poire. Alors voilà, c'est comme un testament.
Chère Belle Hélène, à bientôt.

lundi 27 avril 2009

Intervention à l’EHPAD du centre hospitalier Henri Dunant, de la Charité-sur-Loire


Atelier du vendredi 24 avril 2009
de 14h30 à 16h30
Merci à Philippe SAÏFI d’avoir encore été notre œil et notre plume

Dès l’ouverture de la séance, l’atmosphère est détendue. Les pensionnaires discourent entre eux. Hervé distribue les crayons et les feuilles blanches. On blague !

Des avions en papier décollent et volent. Ils viennent se planter dans les chignons de ces dames. Marius, 5 ans, le fils d’Hervé entretient avec brio ce tumulte bonne enfant.

Hervé demande les points positifs et négatifs liés à la vie des pensionnaires aujourd’hui en maison de retraite. Certains répondent pendant que d’autres font des cocottes et des bateaux en papier.


POSITIFS
avion en papier
bateau en papier
animation
personnel
plus de ménage
potage

NEGATIFS
Viande sèche et dure
Pas de dessert varié pour les diabétiques
Trop de nouilles
Trop de salade
Ennui du soir
Trop seul

Ce que vous aimeriez ?
Animations avec des enfants
Des animaux
Des groupes de paroles

Hervé propose aux résidents une liste de mots tirés des "revendications" :
Chat
Salade
Avion
Diabétique
Animation
Ménage
Chapeau de clown
Bateau

Les résidents doivent construire un texte en utilisant tous ces mots. Au bout de 3 mns, un premier pensionnaire a fini et passe son texte avec un regard malicieux.

Certaines personnes âgées se regardent en coin. L’une trouve que l’autre parle trop et qu’il faudrait des boules Quiès ou bâillonner la bavarde…
Les textes sont finis. Après une pause café, ils sont lus.
Toutes les personnes ont participé. Les créations sont diverses. Le temps a passé, les avions en papier volent dans tous les sens. C’est vraiment pas sérieux cet après-midi et c’est tant mieux !!


vendredi 24 avril 2009

Hervé MESTRON rencontre, à la bibliothèque, des enfants (des 6/8 ans) du centre aéré de La Charité-sur-Loire et leur animateur Olivier

Jeudi 23 avril 2009, de 14h à 16h

Hervé questionne les enfants qui parfois offrent des réponses surprenantes et originales : Qu’est-ce que la Loire ? Un fleuve.

C’est quoi la différence entre un fleuve et une rivière ?
Le fleuve est plus grand. La rivière se jette dans le fleuve. Le fleuve se jette dans la mer.

Qu’est ce qu’on faisait sur la Loire autrefois ? Du canoë, du ski nautique, de la pêche, du bateau.

Qu’est ce qu’on transportait dans les bateaux ? Du blé, du sel, du raisin, du vin.

Pourquoi avait-on besoin de bateaux ?
(L’attention des enfants s’éveille…) Parce qu’il n’y avait ni camion, ni train.

Que rapportaient les bateaux de Nantes ? (Les mains se lèvent, les enfants participent)
Des poisson, du riz, des épices, du café, des bananes, du sucre, des mangues, du cacao, de la vanille

Qu’est ce qu’on peut faire aujourd’hui au bord de la Loire ?
Jouer sur le sable, pêcher.

Est ce qu’on peut se baigner ?
Non, car elle est dangereuse à cause des tourbillons et du courant.

Quand la Loire déborde, on dit qu’elle est en …… ?
C’est la crue dit un enfant. Je l’ai lu dans le calendrier des pompiers. Pendant la crue les enfants meurent noyés parce qu’ils n’ont pas pied. La crue et le vent forment une grosse vague qui ramollissent les maisons. Des fois, en 1986, les vagues des autres pays viennent déborder la Loire. Puis Hervé raconte la Loire gelée et les bateaux qui éclatent. Il montre alors des photos où l’on découvre tous ces curieux phénomènes. Les photos circulent de main en main, les commentaires fusent. Avez-vous déjà été avec vos animateurs au bord de la Loire.

Olivier, l’animateur, a emmené les enfants en promenade, en bordure de Loire
Les enfants racontent : On n’a pas le droit de jeter des détritus de verre et de plastique parce que ça ne se détériore pas et ça pollue. On n’a pas le droit de se baigner, on peut juste tremper ses pieds. On a vu des canards, des hérons, des mouettes, des castors, des têtards, des grenouilles, des cygnes, des moucherons, des bébés poissons, des fourmis et des araignées.


Hervé propose d’écrire ou de dessiner sur quelque chose qui leur a plu en Loire.
Des feuilles blanches sont distribuées. Hervé donne un petit exemple succinct. C’est parti. Certains s’élancent à l’assaut de leur feuille. Dessins ou mots prennent vie sur le papier. Les animateurs proposent leur aide. Les dessins se remplissent de couleurs et s’accompagnent de mots. L’après midi s’écoule dans la bonne humeur et se clôture par la dégustation d’un jus d’orange et d’un morceau de gâteau. Toutes et tous ont l’air réjoui.

Un dernier texte de l'atelier "Marée de Mots"... Il avait été oublié sur la plage


LES DERNIERES PRODUCTIONS DE L’ATELIER "MAREE DE MOTS"

lire l’article explicatif sur ce blog en date du 6 avril 2009

"Il est 5h du matin, il fait froid et humide. La casquette enfoncée sur les oreilles, un homme marche sur le quai, son bateau est à deux pas, au moment de l’enjamber, il se retourne, sa femme lui fait un signe de la main du haut de la fenêtre quand il lui crie « la bourde, la bourde".
Je suis à l’hôtel face au fleuve, j’ai souvent des insomnies et dans ces moments, j’ouvre les fenêtres et je respire à plein poumons. J’ai entendu cet homme traiter deux fois sa femme de bourde, il criait alors qu’elle lui faisait gentiment un petit signe, il y a vraiment d’odieux individus.
Un autre homme, un pêcheur le rejoint, il tient dans une main une longue perche en bois ferrée , les deux hommes échangent quelques mots, éclatent de rire et discutent tout en s’activant.
Je tends l’oreille pour essayer de saisir quelques bribes de leur conversation, je me demande ce que peuvent bien se raconter deux hommes à 5h du matin, des mots me parviennent : filet, saumon, chevrette… je pense qu’ils parlent de leur casse-croûte, ils aiment sans doute le fromage de chèvre.
Le jour se lève lentement, j’aperçois la petite digue au loin, le village se réveille, des chiens courent le long du fleuve, tantôt sur les galets, tantôt dans l’eau, suivis de leurs maîtres qui s’arrêtent, s’interpellent, bavardent "où pourrais-je trouver de beaux jards, je voudrais les peindre". Quelle drôle d’idée, peindre des jars, pauvres bêtes ! Les promeneurs s’éloignent, je n’entends plu rien, je ferme les fenêtres et je retourne dans mon lit.

Viviane M.

jeudi 23 avril 2009

Les dernières productions de l'atelier "Marée de mots"


LES DERNIERES PRODUCTIONS DE L’ATELIER "MAREE DE MOTS"

lire l’article explicatif sur ce blog en date du 6 avril 2009


AU FIL DES MOTS...

Je m’appelle Jard. Je suis né il y a fort longtemps. Si longtemps qu’on ne m’écrivait même pas.
J’aimais les oies blanches dont les plumes me chatouillaient. Je vivais au milieu des fleurs et des arbres. En ne changeant qu’une lettre de mon nom, on pouvait me manger le soir à la veillée, grillé dans la cheminée. Mais l’instant s’est enfui.
Je préfère me souvenir et me chauffer au soleil tout rond, tout chaud, en regardant couler la Loire…
J’aimerais musser, c’est si doux à prononcer. Prendre mon temps sur les plages où roulent les galets. Pourtant, j’ai décidé de changer. Aujourd’hui je me jette à l’eau, je ne cherche plus à me cacher. Je veux voyager.
Une fillette s’approche. Elle a un petit nez tout rond et des tâches de rousseur.
Je crois que c’est le moment. Elle va me choisir et je partirai très loin. Voir la mer peut-être. Elle s’éloigne… Trop tard ! J’espère juste ne pas finir comme une bouteille en plastique ballottée par les remous.
Enfin, ça y est ! Je suis dans l’eau. Je vois des poissons autour de moi. Si j’essayais de les chaver ? Moi… qui ne suis qu’un galet.
Françoise T.


REVES DE LOIRE

Cette nuit-là, j’en étais sûre, la pêche serait bonne. Je m’étais relevée après quelques heures de sommeil. La veille, j’avais appâté généreusement. J’avais sorti mon moulinet tout neuf, installé prés de moi mon épuisette. A portée de main, fraîchissait dans l’eau une fillette de vin du pays. La lune s’effaçait peu à peu derrière les nuages, le ciel commençait à s’éclairer. Un poisson tout rond, blanchâtre, surgit alors dans un petit tourbillon, flottant tel un gros bouchon : un vrai poisson de lune.
Je me préparais à lancer ma ligne et puis je renonçais, il semblait si confiant, si fragile, je me sentais coupable de le déranger. Je n’étais pas à ma place. Le soleil pointa. L’eau rougit. Je remballais, pas besoin du garde-pêche pour me chasser cette fois. Déçue, je me suis mis à marcher.
Marcher, marcher. Voilà qui allait me calmer, me remettre les idées en place.
Marcher, marcher, sur ce sentier qui longe le fleuve, perdue dans mes pensées. Je finis par m’apaiser, mon regard se posa plus loin. Et je vis la toue. Je ne l’avais pas devinée dans la brume. Elle était là, se balançant au gré du vent, retenue par sa chaîne. Une bourde se dressait contre la cabane en bois, une grande perche fantomatique, inutile, abandonnée.
Je continuais mon chemin.
Musser ?
Mussera, mussera pas ?
Mousser ?
Moussera, moussera pas ?
Je n’aime pas quand ça mousse, surtout quand ça mousse jaunâtre.
Mais musser ?
Je n’aime pas musser ?
Qui sait ?
Qui musse ?
Pourquoi musser où musser ?
Et bien, allons voir ça de plus près. Osons musser !
Et si musser ne m’amuse pas, je pourrai toujours me cacher dans les joncs de la berge, loin de la mousse jaunâtre que décidément, je n’aime pas.
Mes pas me ramènent sur la plage. Sur le sable, machinalement, mes yeux cherchent ces jards que j’aime tant. Ceux de la Loire, n’ont pas la fantaisie dans les couleurs et les formes, de ceux que je trouve au bord de l’océane. Ces galets que j’aligne sur mon bureau. Mais quelques uns, bien plats, me permettent quelques ricochets.
1, 2, 3, 4 rebonds, ce n’est pas aujourd’hui que je battrai mon record.
Je m’en retourne, cette fois tranquillement, prête à entamer ma journée.
Françoise G.


JEAN

Au bord du fleuve depuis toujours, Jean roule sa bosse bosselle et bosselée.......... Elle l'entraîne dans les méandres de sa vie : les plages du silence, les remous du regret, le soleil des envies, les herbes amères . La toue , toupie tourbillonnante, l'emporte ramasser les nasses d'osier où frétillent les anguilles.
Ce soir, à l'abri dans la cabane de son bateau , il est aux aguets........ le laca arrive.
Depuis plusieurs jours les eaux montent et au pont de La Charité, le flot enfle et gronde. Les pluies torrentielles ne vont pas tarder à se déverser. C'est la crue, la grande crue, celle qu'on annonce et redoute. Il pense aux chevaux dans les prés plus bas, il doit les préserver.................
Dominique D.


A LA PECHE

Pendant les vacances scolaires d’été, je passais tous les ans quelques jours chez mes grands parents qui habitaient au bord de la Loire. C’était génial ; grand mère Juliette et grand père Jules connaissaient plein de choses que je n’apprenais pas à l’école.
Par exemple la pêche à la ligne.
Nous avons préparé le matériel hier et Jules m’a expliquée l’usage de la canne, la ligne avec un fil presque invisible, l’ hameçon très piquant, les plombs pour donner du lest, le bouchon qui va flotter sur la surface de l’eau et que je devrais observer attentivement, un filet métallique à petite maille pour mettre le poisson pêché, une boîte avec des asticots.
Pas de grasse matinée. Si on veut revenir avec une friture pour le dîner, il faut arriver tôt sur le lieu de pêche favori de Jules. Chacun est chargé de son matériel, Jules porte aussi le casse croûte de midi dans sa musette. Il n’a pas oublié sa fillette qui est sa dose de vin ( de Loire bien entendu) par repas ; 30 centilitres , c’est raisonnable et suffisant argumente Jules. C’est un mot qui m’a toujours amusée. Une fillette pour une boisson interdite aux enfants !
Nous devons d’abord passer sur la chevrette. Attention à ne pas tomber ! la petite digue étroite est suivie d’un chemin de galets. Je suis pieds nus et j’avance lentement. Ces jards sont très inconfortables et je dois rester en équilibre si je ne veux pas m’étaler avec tout mon matériel ; ce qui donnerait raison à Jules qui m’avait bien prévenue que le chemin serait difficile sans chaussure.
Ca y est, je suis installée pas loin de Jules, la canne à pêche à la main, les pieds dans l’eau, le chapeau sur la tête, la boite d’ asticots accrochée à la ceinture, le filet métallique à côté de moi posé dans l’eau. Je guette mon bouchon en silence.
-Surtout ne fais pas de bruit, ça fait partir les poissons, m’a recommandé Jules.
Au bout d’un moment je lève les yeux de mon bouchon et je vois passer tranquillement descendant le courant, un drôle de bateau ; il est tout plat et il a une cabane.
-C’est une toue, me dit jules tout bas, regarde elle va musser. En effet je la vois se cacher derrière une île. Elle réapparaît plus loin puis se cache à nouveau derrière la végétation.
Je reprend l’observation de mon bouchon. Cette fois, un peu d’action. J’ai un tout petit poisson accroché à l’hameçon. Je le décroche maladroitement et le met dans mon filet, accroche à nouveau un asticot. Je relance ma ligne et je sens des chatouillement sur les pieds. Des petits poissons frétillent à mes pieds et mangent les asticots que j’ai fait tomber de la boite tout à l’heure ! J’essaie de chaver mais c’est difficile d’attraper les poissons à la main. Ce jeu me délasse car il m’est difficile de rester tranquille sans bruit, et sans parler, ou seulement à voix basse.
Entendant Jules ranger sa canne à pêche et ses accessoires, je fais de même en pensant que le chemin de retour va encore mettre mes pieds à rude épreuve. Il n’ y a qu’un seul poisson dans mon filet mais celui de Jules est bien garni. Il y aura quand même de la friture pour le dîner !
France B.


DES MOTS ENCORE DES MOTS

Le mot "chevrette" : petite digue
Le mystère de l’eau remonte à ma toute petite enfance, mes grands-parents étaient de modestes paysans dans une ferme isolée près d’un vieux lavoir où des souvenirs sont solidement ancrés dans ma mémoire.
Chaque semaine ma grand-mère faisait la grande lessive …machine à laver nenni…la grande lessiveuse déversait son écume pendant des heures sur la vieille cuisinière. Le jour J toujours le même, le vendredi je crois, j’accompagnais ma grand-mère au lavoir, ce lieu magique avec toutes les peurs qu’il suscitait en moi. Je devais être très sage car ma grand-mère me disait qu’un monstre dormait au fond de l’eau mais surgissait si les enfants étaient désobeissants !...Pendant qu’elle maniait son battoir sans ménagement sur les gros draps de lin, j’allais conter mes angoisses à Chevrette, la petite chèvre attachée à un piquet près du lavoir, elle semblait me comprendre et me dire qu’elle pourrait maîtriser le monstre s’il s’avisait à sortir de l’eau !Serait-elle à la hauteur de la force d’un monstre ?Je réfléchissais avec mon âme d’enfant :Il aurait fallu installer une digue pour l’empêcher de surgir, mais utopie, une digue n’est pas adaptée à un lavoir mais à un fleuve !Le mystère demeurait au fond de l’eau, même si elle était paisible en surface,c’était sans doute un tourbillon en profondeur, bien des secrets étaient cachés par des créatures qui font peur aux enfants !

Le mot "laca" : pluie torrentielle
Le mystère de l’eau demeurait en moi, j’ai grandi depuis ces turbulences et j’ai retrouvé ce côté mystérieux de l’eau quand, adulte, je me suis installée en bord de Loire. J’ai fait alors la connaissance de Laca, un vieux pêcheur qui allait continuer à alimenter mes fantasmes d’enfant en me parlant de dame Loire qu’il connaissait si bien. Il en avait vécu des événements et il avait à sa manière apprivoiser le fleuve sauvage.
Qu’il avait admiré les couleurs chatoyantes des couchers de soleil se reflétant sur l’eau, mais qu’il avait redouté aussi les pluies torrentielles accompagnées des roulements de tonnerre !

Le mot "bourde" perche et "jards" : galets de Loire :
Laca répétait inlassablement "eau mystérieuse, mémoire vivante de tant d’événements que tu as sournoisement réservé aux hommes imprudents, tu as dû réagir à leurs bourdes , ils avaient oublié la prudence, l’humilité face à ta force parfois dévastatrice. Je sais moi que s’aventurer sur la Loire mérite réflexion, une embarcation solide sans oublier la perche pour avancer car tes bancs de sable sont inattendus et invisibles !Alors je je me mettais à rêver et je me voyais sur l’embarcation de Laca !...
Nous naviguons tranquilles... "et je propose une petite escale sur la petite île là-bas pour se reposer et observer un drôle d’oiseau qui mange des galets comme des jars mangent du pain dur ! C’est à la fois difficile,inquiétant et fascinant de voguer sur ce miroir qu’est la Loire !

Le mot "gabarre" embarcation qui se déplace lentement :
C’est reparti nous gabarrons jusqu’à la prochaine escale et admirons le paysage magnifique des bords de Loire, un castor surgit d’un buisson, se lisse les moustaches avant de continuer son travail de destruction. Notre embarcation est très stable, silencieuse en harmonie avec le calme de l’endroit, elle glisse doucement ce qui nous permet de ne rien manquer du théâtre vivant qui se joue autour de nous.

Le mot "musser" : cacher
Je vais me musser au fond du bateau pour mieux observer la biche cachée avec ses petits là-bas derrière le bosquet, les oreilles aux aguets !

Le mot "toue" : embarcation avec une cabane
L’air est frais en cette soirée d’automne et Laca est pris d’une vilaine toux, il a dû prendre froid alors j’émets l’idée qu’il pourrait remplacer sa vieille gabarre par une embarcation avec une cabane, ainsi nous pourrions faire halte pendant la nuit et profiter d’un nouveau spectacle de la nature en nocturne.
Mes peurs s’estompaient devant toutes ces merveilles que Dame Nature nous offre. Je suis en sécurité avec Laca, pêcheur expérimenté.

Je savais maintenant que le monstre du lavoir n’avait pas migré jusqu’au fleuve royal !!!!

Laca n’est plus de ce monde mais je le remercie pour la richesse de ses propos qui sont soigneusement inscrits dans ma mémoire et je peux contempler la Loire de ma fenêtre chaque jour avec le même plaisir.
Danielle E

Et bientôt des productions issues d'autres ateliers...

Atelier d'Ecriture - EHPAD du centre hospitalier Henri Dunant – La Charité-sur-Loire


Atelier du mercredi 22 avril 2009 de 14h30 à 16h30
Merci à notre reporter du jour : Philippe SAÏFI

Hervé Mestron se présente.
Il interroge les personnes sur leur origine. Le dialogue est ouvert. Chacun commence à se raconter. Les souvenirs fusent et le dégel commence.

Hervé présente quelques anciennes photos de la ville de La Charité-sur-Loire pour "rouvrir les mémoires" et les "débloquer". La discussion s’amorce. Les photos s’échangent avec les souvenirs de la Loire et de la pêche. Hervé questionne en douceur.
Quelques personnes restent un peu en retrait mais on devine que leurs oreilles ne perdent rien des murmures alentours.


Hervé rapproche un tableau, il écrit les mots :
Les mots sont posés, les esprits s’éclairent. Certains se lancent dans l’écriture d’autres observent leurs collègues. Dans tous les cas, la glace est rompue depuis un moment…tout le monde participe. L’enthousiasme est contagieux ! Les feuilles blanches s‘habillent de noir, les textes naissent.


Hervé propose à ceux qui le désirent de lire à voix haute leur texte.
Première lecture, les autres rient. Les lectures s’enchaînent. L’émotion gagne certaines lectrices.

Des larmes glissent sur les joues, la voix s’ébrèche. L’émotion s’entrecoupe d’éclats de rire car il est parfois difficile de se relire. Les textes sont originaux et beaux.

Certains sont mystérieux comme des parchemins, chacun essaye de décrypter.
Tout va se finir autour d’un bon café. Il est fort et stimule les esprits déjà affûtés. Les jeux de mots et rébus se partagent et font de ces instants un beau moment de rencontre et de vie.

Pour clôturer la séance et préparer la prochaine, Hervé propose à se mettre sous la plume de nouveaux mots :

Sirop, docteur, sucrette, curé, loto, amoureux, chaussette.

A suivre...

mardi 21 avril 2009

"Apér'eau" vendredi 17 avril - Bibliothèque Municipale de La Charité sur Loire


La résidence d'écrivain, d'Hervé Mestron, à La Charité-sur-Loire, est à mi-parcours.

Après la rencontre et le travail avec des classes, Hervé va maintenant rencontrer des enfants du centre de loisirs et un groupe de personnes âgées. Le travail avec un groupe d'adultes se poursuit. Petits ou grands sont pour l'instant ravis de cette rencontre ludique, créative qui s'appuient sur "des souvenirs réelles ou imaginaires de la Loire".

La séance "Apér'eau", de vendredi 17 avril 2009 à 18h30, a très bien mis cela en lumière. Des enfants qui ont participé aux ateliers écriture avec Hervé sont venus lire leur texte, des personnes plus âgées ont narré leurs souvenirs. Le projet tisse des liens entre générations autour d'un bien commun "La Loire". Ces temps stimulent aussi l'amour pour ce fleuve ainsi que l'attachement pour notre Pays Bourgogne Nivernaise.


vendredi 17 avril 2009

Nouvelles productions de l'atelier "Marée de mots"

TROIS NOUVELLES PRODUCTIONS DE L’ATELIER "MAREE DE MOTS"


"Il’m saoule! Il est encore allé chaver sur mon blog, cet ahuri!"
C’est comme ça tous les jours. Dès que l’un d’eux allume l’ordinateur, c’est la guerre. En plus, je ne comprends rien à ce qu’ils disent, un micro langage de collégiens nivernais… Pas de bol, je suis née à Paris.

"Je t’ai déjà dit de parler autrement de ton frère! Et puis, il fait beau, tu pourrais faire autre chose que rester planté là devant un écran.
- Faire quoi?
- Ben, sortir, aller te balader… aller pêcher avec ton père…
- J’ai même pas de canne à pêche.
- T’as qu’à attraper le poisson à la main, banane!
- C’est fou c’que t’es marrante quand tu t’y mets."

Non, décidément, non, je ne réussirai pas à le faire sortir. Quoique…

"Et si tu travaillais un peu ton solfège?" lui glissé-je d’un ton sournois.

Et zut! Voilà l’autre qui arrive. La bagarre est inévitable.

"Alors, crétin (je traduis, il n’a pas dit crétin), tu es encore allé sur mon blog ?
- J’ai pas fait esprès…
- Exprès, s’il te plait.
- Exprès! Laca fermer sa session correctement, la prochaine fois.
- Il n’a qu’à!".

Ça me fait penser qu’il va falloir l’emmener tout à l’heure chez l’orthophoniste… comme si j’avais que ça à faire. Et encore, aujourd’hui, il fait beau, ça va, l’autre fois, il pleuvait des cordes. Une pluie tor-ren-tiel-le! Il a fallu sortir les bottes en caoutchouc.
Quand Vladimir m’a vue avec ça, il n’a pas pu s’empêcher de se payer ma tête. Pourtant, j’avais mis un joli pull un peu décolleté pour mettre en valeur le médaillon qu’il m’avait offert pour mon anniversaire (l’antiquaire m’a dit que ça s’appelle une bosselle, c’est un bijou rarissime et très ancien), pendant ce week-end où nous étions partis tous les deux, en amoureux. Il m’avait appris à attraper les anguilles dans des casiers en osier, comme il le faisait autrefois dans sa Russie natale.

Nous avions pris une chambre dans un bled perdu de la Loire, un petit hôtel sympathique et délicieusement kitch, tenu par une vieille dame charmante, Madame Gabarre.
Au moment du repas, Vladimir n’avait pu s’empêcher de me sortir un de ses jeux de mots stupides qui m’agacent tant mais dont il use pour me montrer sa parfaite maîtrise de la langue française.
"Regarde, Madame Gabarre… dîne… Gabardine !" s’était-il esclaffé en voyant mon air dépité.
Puis un grand bateau est passé sur le fleuve, devant la fenêtre de la salle à manger, un bateau bizarre à fond plat, comme une semelle de fer à repasser, ai-je songé en pensant à la montagne de linge qui m’attendait à la maison.

Vladimir a bien vu qu’il avait fait une bourde et, pour se racheter, il m’a proposé d’aller faire une balade au bord de l’eau après le dîner.
C’est à ce moment-là qu’une grande perche est entrée dans la salle à manger, une immense fille avec des souliers à bouts ferrés. Son visage me disait quelque chose, mais j’avais beau chercher… Du coup, j’en ai avalé de travers mon gâteau au miel de châtaignier.
Pendant ce temps, le bateau avançait…"
Rita P


"Dans mes souvenirs d'enfance, les mardis soirs chez ma Mamie.
Résonnent encore ses histoires, du début de la nuit.
Celles que je demandais chaque fois,
après la mousse au chocolat,
c'était les histoires de poissons, de lune et de Léon.
Léon c'était ce p'tit garçon, qui chaque fois qu'il le pouvait,
à la nuit tombée, se sauvait
pour pêcher à la façon,
celle des polissons
les poissons lune de la lagune."
Lydie D.


"Groû, groû !!!!, c’est le printemps, les grues sont de retour, nous revenons des pays plus cléments pour passer l’été dans les régions plus fraîches, nos longs vols s’étirent dans le ciel, nous voyons de haut les champs, les villes, les villages ; nous passons au-dessus de la Loire, nous sommes à mi-parcours, c’est bien on a droit à une longue pause. Le fleuve est encore bien tumultueux, seules les gabares se risquent dans le courant, elles transportent les marchandises, surtout les tonneaux de vin, de port en port, les mariniers maîtrisent avec talent, ces grandes barques à fond plat qui sont les péniches de la Loire. Tiens, je reconnais près de la berge, le jeune garçon qui chave habilement, je le vois à tous mes passages, il est là tout le temps, peut-être dort-il près de l’eau, il est vrai qu’il doit sans arrêt e perfectionner pour attraper le poisson à la main.
J’aperçois le râle d’eau qui musse dans les herbes, pas très loin du bord. Il fait des efforts pour se cacher mais il n’échappe pas à mon œil perçant.
Les pêcheurs ont remis en service les toues, à eux les longues parties de pêche et aussi, bien sûr, les siestes à l’abri de la cabane posée sur la barque.
Tout à coup, le ciel se couvre, il devient noir et inquiétant, un laca s’abat avec violence, c’est la panique sur les bords de Loire, bêtes et gens mussent de cette pluie torrentielle qui heureusement ne durera pas.
Le soleil est déjà de retour, l’activité renaît le long du fleuve, les mariniers ont repris leur bourde et se remettent à faire avancer les bateaux au rythme des longues perches ferrées.

Denise LG

mercredi 15 avril 2009

Hervé MESTRON travaille, à la bibliothèque, avec la classe de CM2 de Mme Gaudry


3ème et dernier ATELIER avec ce groupe

Vendredi 10 avril 2009
de 14h à 16h


Hervé écrit un texte et le lit :

"Maya a disparu dans la Loire. Elle réapparaît mystérieusement quelques mois plus tard, en bonne santé. Que lui est-il arrivé ?"


Consigne : Vous racontez votre histoire et vous devez faire apparaître dans celle-ci les mots : "cinquante-huit", "hydravion", "sirène", "chaussette", "roman

Extraits puisés durant les lectures à voix haute des productions :
"Maya une petite sirène qui avait disparu dans la Loire.."
"Une petite fille lisait un roman près de la Loire …"
"J’ai pris mon vélo, je suis tombé dans la Loire …."
"Moi, Maya 10 ans je suis écolière"
"Nous étions dans un hydravion. Maya la petite fille de 5 ans trop curieuse est tombée dans la Loire…"
"Maya tomba d’un hydravion et une sirène l’a emmenée dans l’eau .. Elle l’emmena voir le roi Triton"
"..remonta à la surface avec des grosses chaussettes autour de son cou .."
"un jour d’été, où il faisait 58 degrés …"
"une petite fille surnommée Maya a été enlevée par des hydravions …"
"Maya se promena sur le bord de Loire, regarda un hydravion et tomba … Pour voir une sirène il faut dire le nombre 58."

"Une petite fille très fidèle à ses amies les sirènes. 58 sirènes .."
" je vis dans mes rêves des romans et des chaussettes faire du rodéo.."
"il était une fois un petite fille Maya …elle aimait sauter en parachute. Elle sauta d’un hydravion, son parachute ne se déclencha pas, et tomba dans la Loire"
"Maya avait 7 ans et se baignait dans la Loire lorsqu’elle a perdu sa chaussette …"
"Il était une fille Maya, glissa dans la Loire trouva une sirène blessée par une lourde chaussette
"Maya lisait un roman sur le bord de la Loire …soudain une vague l’emporta ..un éclaboussement surgit"
"Maya partait en vacances à la Charité.."

La séance se termine.


Les enfants auraient bien continué de rencontrer Hervé pour des ateliers d’écriture avec de la musique. Ils auraient pu écrire des textes sur les dinosaures et bien d’autres sujets encore...


Hervé MESTRON travaille, à la bibliothèque, avec la classe de CE2 de Mme Wery


3ème et dernier ATELIER avec ce groupe
Vendredi 10 avril 2009
de 9h à 11h


Hervé a inventé un petit texte et le lit à la classe :
"La petite Maya a disparu dans la Loire.
Elle réapparaît mystérieusement quelques mois plus tard, en bonne santé. Que lui est-il arrivé ?"

Consigne : Hervé demande aux élèves d’imaginer ce qui est arrivé à la petite Maya ?

Extraits piochés dans la production des enfants :
"Elle nage pendant des jours et elle rencontre toutes sortes de poissons."
"Elle s’était nourrie de poisson. Un requin l’a avalée. Elle avalait ce que le poisson mangeait"
"Emportée par le courant."
"Une famille l’accueille mais ne peut pas la ramener chez elle car elle n’a pas de voiture. Elle fait du stop."
"La crue l’a emportée ainsi que sa famille. La famille est morte."
"Un pêcheur l’a pêchée par la peau des fesse."
"Une sorcière lui a donné des tuyaux pour respirer dans l’eau."
"Les martiens l’ont enlevée dans une soucoupe qui est restée dans la Loire et elle a mangé un hamburger martien»
"Elle s’est réveillée dans une grotte, transformée en sirène. Une sorcière lui a rendu sa forme humaine."
"Quelque chose l’aspire, elle se retrouve dans une grotte où il y a des provisions. Elle y reste tout le mois d’avril."
"Maya nage dans la Loire. La traîtresse !! Elle n’a pas le droit de nager. Elle a été emportée par un dauphin, qui l’a emmenée au bout de la terre et le plus près c’est la Corse."
"Un dauphin l’emporte. La sorcière l’adopte. Sa famille est une famille de dauphins."

Hervé demande aux enfants ce que ces ateliers leur ont apporté :
"découvrir des choses"
"inventer une histoire avec un petit sujet"
"le plus dur c’est décrire des mots avec la bonne orthographe"
"c’est comme un jeu"
Les adultes remarquent : "et en plus, maintenant ils savent, très bien, ce qu’est une crue".

Hervé pose une dernière question : Auriez-vous aimer écrire d’autres histoires ?
C’est un OUI unanime et joyeux qui surgit comme un point final mais heureux.

vendredi 10 avril 2009

Hervé MESTRON travaille, à la bibliothèque, avec la classe de CE2 de Mme Wery


2ème ATELIER
Mardi 7 avril 2009
de 14h à 16h


En introduction, Hervé questionne les élèves :
C’est quoi les "menaces climatiques" ?
Réponses des enfants : "La pollution". "La glace qui fond". "L’eau est sale". "La planète se réchauffe".

Quelles seront les conséquences par rapport à la Loire ?
- L’eau de la Loire va monter. En général, la crue arrive au printemps. L’eau déborde de son lit et envahit la ville. Quand la crue s’en va c’est la décrue.
- Le gel : "La marche sur la Loire est interdite". "La glace se colle à l’eau". "Mais non, c’est l’eau qui gèle !"."Les bateaux peuvent être bloqués dans la glace". "La glace comprime le bateau. Le bateau explose".
- La sécheresse

Hervé donne la consigne : "Aujourd’hui, je vous propose de vous mettre dans la peau d’un bateau. Vous allez parler à sa place de la crue, du gel et de la sécheresse."

Instants de réflexion. Hervé met de la musique. Un air de violon s’élève et berce l’imaginaire.

Extraits puisés dans la production des enfants :

Sur la crue : Je suis un bateau…
"la Loire m’a coincé contre un mur"
"l’eau monte. Je monte. Je monte. Je fais des trous dans la route"
"je me suis retrouvé sur le toit d’une maison"
"qui monte en même temps que l’eau. Je cassais des choses. J’ai enfin trouvé un port pour m’accrocher."
"les gens dansent la valse sur moi".
" je venais de Nevers avec ma marchandise. Tout un coup l’eau a monté."
"l’eau monte et m’emporte sur la route, je vois des maisons et une voiture
"je me suis cassé le nez contre l’église. J’ai réussi à m’échapper de la glace, je n’ai pas explosé."
"il y a du monde sur moi qui danse et chante. Des petits poissons me chatouillent le ventre. Je n’arrête pas de me prendre des algues en pleine figure."
"Malheur ! je suis trop jeune pour mourir. SOS ! A l’aide !"

Sur le gel : je suis un bateau…
"coincé dans la glace. J’essaye de me décoincé."
"toujours le même bateau mais je suis dans le gel. J’ai très froid et très peur."
"je suis coincé en plein milieu de la Loire. J’attends le dégel, tout à coup ça fait boum !"

"je suis pris dans la glace."
"je me suis retrouvé seul sur la Loire. J’ai été bombardé à même pas un an. Mes parents ont explosé à cause du gel."
"je suis pris au piège"

Sur la sécheresse : je suis un bateau
"enfin je suis libre."
"Il n’y a pas beaucoup d’eau dans la Loire. Je touche presque le fond. Mon propriétaire me tire pour me mettre sur des pieds…"

Hervé MESTRON travaille, à la bibliothèque, avec la classe de CM2 de Mme Gaudry


2ème ATELIER
Mardi 7 avril 2009
de 9h à 11h


Aujourd’hui, Hervé propose aux élèves de continuer les aventures de Mme Loire :
"On va essayer de parler des événements climatiques sur la Loire – autour de La Loire :
1/ Le gel : les bateaux sont coincés, détruits, explosés par le gel
2/ La crue : la ville est envahie par l’eau – inondations
3/ La sécheresse : les bateaux ne peuvent plus naviguer"

La consigne : Les enfants sont la Loire et ils ont trois émotions : le gel, la crue, la sécheresse. Description de leur ressenti en tant que Loire.

Avant de se lancer dans l’écriture, les enfants ont demandé un fond musical (Bach concerto pour violon).

Après un temps d’écriture, les élèves lisent à voix haute leur production.
En voici quelques extraits :

Sur le gel :
"C’est encore moi, CaroLoire. Les poissons ne me font plus de massages. Les bateaux explosent."
"Je vais passer l’hiver sous la glace à réfléchir. Ce qui me fait peur c’est que le printemps n’arrive pas"
"Tout m’accuse alors que j’essaye de prévenir les propriétaires des bateaux-lavoirs"
"Une prison de glace me gardera trois longs mois"
"Le gel me tapait sur la tête et j’avais mal".
"Les gens mettent leurs patins et ça me fait mal"
"Les oiseaux ne viennent plus me voir. Les bateaux sont bloqués en moi."
"Quand il fait froid, je suis paralysée et je n’ai plus d’ami. Au revoir car je ne peux plus parler"
"En hiver, je suis très malheureuse"
"Je suis toute seule, l’hiver est fragile"
"Les bateaux explosent et je n’ai que cette horrible chose en tête, je me pose la question : pourquoi ?"

Sur la crue / la décrue :
"Je suis contente, je vais visiter la ville. Je suis seule à être contente. Tout le monde est très fâché car j’inonde tout. Il faut tout nettoyer. A bientôt, puisque je dois me nettoyer"
"Je peux me promener dans la ville. Les canards ont mis des lunettes d’aviateur. Un petit garçon s’est retrouvé à Nantes."
"Je m’agrandis et je peux visiter la ville. Je me fais la visite moi-même".
"Je noie les bateaux."
"Ca dérange les humains, ils râlent."
"Une inondation de plaisir, c’est mon passe-temps préféré."
"Un coup de main, me voici, mes petits poissons aussi."
"Les charitois hurlaient, ils étaient envahis par moi"
"Malheur, plus de plage !"
"Quand je fais la crue, ça prouve que j’ai mangé beaucoup de soupe."
"Les gens du barrage me polluent."
"Quand je suis sur la route, on me roule dessus."

Sur la sécheresse :
"C’est rigolo. Je m’évapore et me laisse porter par le vent."
"Je meurs dans la terre, j’ai hâte de remonter."
"Mon niveau descend, ça m’inquiète."
"La sécheresse me déshydrate."
"J’ai soif, je réclame de l’eau et je me dis : Vivement la prochaine pluie."
"La raison de ma solitude : la sécheresse personne ne vient me voir. Qu’est ce que je m’ennuie."
"On voit sur le sable des pots de yaourt à boire."
"A la sécheresse, on voit mon oreiller et ma couette."
"En été, je fais la grasse matinée."

mardi 7 avril 2009

Nouvelle production de l'atelier "Marée de mots"


NOUVELLE PRODUCTION DE L’ATELIER "MAREE DE MOTS"


A vous de chercher les mots d’autrefois et leur définition.


Poisson de lune

Poisson de lune est le surnom qu’on lui avait donné. Cela sonnait mieux que Francis le Bossu, le bébé abandonné du bord du fleuve par une nuit de pleine lune.
Il parlait peu le Francis. Parfois, il ouvrait la bouche, la refermait et aucun son ne sortait. Muet comme un brochet disaient les habitants du faubourg.
Tout vieux qu’il était, Francis aimait toujours autant aller contempler la Loire, la nuit.
Le mouvement de l’eau berçait ses insomnies, lui racontait les voyages qu’il ne ferait jamais. Il oubliait alors l’immense solitude qui meurtrissait ses jours. En d’autres temps, Francis n’était pas seul la nuit. Il se rappela quelques rassemblements des gars du faubourg au moment de la guerre, celle de 40, et les glissements silencieux des poissons pêchés clandestinement la nuit avec des engins prohibés. Francis ne pêchait pas. Il n’était alors qu’un enfant qui regardait fasciné, sans comprendre tous les tenants et les aboutissants, les gestes des adultes.
En regardant la Loire, une dernière fois avant de rentrer, Francis eut une pensée émue pour tous les hommes décédés depuis bien des années.

-Toue, Toue, Toue, toue, touille !
La voix du souvenir résonna dans la nuit et réveilla le dormeur. Francis se demanda s’il rêvait. Il décida que oui. La grand-mère préparait son linge pour le bateau-lavoir. Il fallait le faire bouillir avant que de l’emmener. Tourne le temps, tourne le sale. On lavait le linge peu souvent.
- Toue, toue, toue, touille !
Francis obéissait à l’ordre donné. Son esprit s’évadait. Il se voyait à bord d’un de ces bateaux plats de Loire comportant une cabane. Il y élirait son domicile d’été.
- Ne musse pas gueula la vieille.
La grand-mère n’avait pas que ça à faire. Francis se remit à touiller le linge. Il aurait bien aimé disposer d’un lieu où se cacher.

On retrouve Francis, une autre nuit, emmitouflé dans sa gabare. C’est une nuit froide qui requière l’usage de l’anorak. Certaines nuits, Francis a mal à sa bosse, comme d’autres ont du vague à l’âme. Il se souvient du temps où des bateaux descendaient la Loire. Des familles entières occupaient des grands bateaux de transport de Loire, à fond plat, à faible tirant d’eau. Les gosses faisaient de grands signes de la main aux habitants du faubourg qui les regardaient depuis la rive.

- Laca aller se coucher décida Francis dans un mouvement de regret. C’était là la meilleure initiative à prendre. Une pluie torrentielle se mit à déverser des tombereaux d’eau sur la silhouette du petit bossu.

Maryline B.

Bientôt une autre production surprenante sera en ligne...

lundi 6 avril 2009

Premier atelier d’Hervé Mestron avec des adultes


PREMIER ATELIER D'HERVE MESTRON AVEC DES ADULTES
Pas de date
(à un certain âge, voire un âge certain, on préfère oublier la fuite du temps !)

Les stagiaires sont là. Lors d’un temps de présentation, toute une kyrielle de prénoms féminins se déploie : Danielle, Denise, Dominique, France, Françoise G, Françoise T, Lydie, Marilyne, Patricia, Viviane.

Maintenant, elles attendent fébriles, pendues aux lèvres d’Hervé, ses consignes.
Comme un magicien, Hervé sort de son sac, les mots d’autrefois liés à la Loire que notre collecte a fait remonter à la surface : «gabare», « musser », etc …

Consigne : Le but du jeu est d’inventer un texte où les mots d’autrefois prennent un autre sens et le vrai sens de ceux-ci se retrouve quelque part dans le texte.

Chacune réfléchit. Les stylos s’agitent. Sur les feuilles blanches des vaguelettes de mots se forment. Pour certaine la pensée est à marée haute.

Exemple de texte (les couleurs permettent de repérer le mot et sa définition) produit par une stagiaire à la pensée en état de marrée basse :

Souvenir Chaillou

Vous connaissez les Titis Parisiens et bien, nous, nous sommes les Titis Charitois.
Short rapiécé, béret noir vissé sur la tête, nous sommes les rois du fleuve. Notre faubourg est une embarcation ! Pas un bateau de transport à fond plat, non, un navire royal et nous en sommes l’équipage. Nous hissons les voiles de notre imagination, nous barrons, nous chavons !
Quand les gamins du haut de la ville, les enfants des bourgeois, descendent au bord de notre Loire, c’est notre cri qui annonce leur arrivée : le LACA.
Au son déchirant de LAAAACCCA !!!!! nous glissons sur nos têtes des nasses en osier, qui servent normalement à prendre les anguilles.
Nous nous ravitaillons au bord de notre fleuve en caillasses, gabares, bosselles et les hostilités peuvent commencer. Lorsque nous nous saisissons d’un ennemi, nous lui glissons dans la culotte un poisson que nous avons attrapé à la main. Seule une pluie torrentielle peut mettre fin à notre combat. »

Patricia
(Merci à cette dame passionnée qui vit encore au faubourg et qui a offert de magnifiques souvenirs colorés et odorants)

A demain pour un autre récit qui vous fera découvrir d’autres productions de cet atelier « Marée de mots »...

Demain elle sera haute !

vendredi 3 avril 2009

Hervé MESTRON dans la classe de CM2 de Mme GAUDRY

ATELIER DE LA CLASSE DE CM2 - Mme GAUDRY
Vendredi 3 avril 2009
De 14h à 16h

L'auteur Hervé Mestron se présente et demande
" Pourquoi êtes-vous là ? Pourquoi faire ?"
L'ensemble de la classe est au courant de ce projet " Mémoires de l'eau, de la Loire ".

"Savez-vous pourquoi plus personne ne navigue sur la Loire, aujourd'hui ? "
- "Parce qu'elle est trop violente !"
- "A cause des mâts qui ne passent pas sous les ponts"

Hervé fait alors passer des photos en N&B du siècle dernier et explique que le chemin de fer à remplacer la navigation fluviale. Puis, l'auteur propose que chaque élève soit la Loire, pense comme elle, coule, passe sous le pont.

A ce moment là, Madame Gaudry leur enseignante, intervient pour les mettre en situation. Ils doivent fermer les yeux et sentir comment un fleuve vit.

Pour les aider à se concentrer, Monsieur Mestron passe un CD de Haendel "Water Music". Ces morceaux accompagnaient Louis XIV lors des ses sorties sur la Seine vers 1717.
Après une réticence certaine ("Mais qu'est-ce- qu'on peut marquer ?") à l'écoute des plages du disque, l'atmosphère devient créative.
Certains sont très concentrés et leurs idées fusent, sans doute plus sensibles à la musique classique que d'autres...
Une fois la pause goûter à la fraîcheur du jardin de la bibliothèque, Hervé demande aux enfants s'ils ont aimé écrire en musique ou préfèrent-ils sans ?
- " N'importe... "
- " Oui, j'adore ! "
- " Ca m'inspire "

Arrive le moment redouté par quelques-uns, la mise en commun des travaux écrits, à l'oral.
En voici quelques extraits :
- " Moins de déchets. J'aime qu'on me nettoie "
- " Avant, les gens barbotaient en moi, les bateaux me secouaient. Belle époque ! Les poissons me massaient "
- " Le pont est sur ma tête, j'éclabousse les enfants "
- " Tout le monde s'affole "
- " Le soleil me réchauffe, la lune me refroidit. "
- " Je vois plein de gens "
- " J'avale des gens sans le faire exprès "
- " Je ne préfère pas vous dire mon âge sinon, vous allez me dire que je suis vieille "
- " Le temps est long "
- " La Charité devient escale "
- " Les plantes me chatouillent "
- " Y'a des canards qui me massent et ça fait du bien. "
Tous ces textes sont des 1er jets. Les élèves vont devoir retravailler et améliorer le tout puis mettre en page à l'ordinateur.

jeudi 2 avril 2009

Hervé MESTRON dans la classe de CE2 de Mme WERY

ATELIER DE LA CLASSE DE CE2 - MADAME WERY
Jeudi 2 avril 2009

L’auteur en résidence Hervé MESTRON a animé un atelier ce jeudi 2 avril de 14h à 16h, pour la classe de Madame Wéry (CE2) de la Charité Sur Loire.

Après s’être présenté, Mr Mestron demande aux élèves pourquoi ce titre "Mémoires de l’eau" ? La classe s’interroge et voici quelques réactions…

« C’est pour parler d’avant, du passé parce que le monde c’était que de l’eau . »
« Ah mais c’est de la Loire qu’on doit parler ! »
« Y’a eu des inondations quand j’étais petit.»
« Oui en 2003, c’était la crue. »

Alors, Hervé Mestron rebondit sur cette réflexion et propose aux enfants d’imaginer la crue.

En faisant passer quelques clichés d’anciennes crues, il incite les moins à l’aise à inventer un texte court sur la situation particulière que représente la montée des eaux du fleuve.

Après des moments d’hésitation (pas simple de poser sa pensée par écrit quand on a que 8 ans), des questions techniques (« Je ne sais pas écrire tel mot »); les apprentis écrivains se prennent au jeu.
Peu à peu, les idées émergent. Certains stylos se mettent à courir sur les feuilles.


Ensuite, Mr Mestron invite chaque élève à venir lire aux autres sa petite production, chacun son tour. Un seul enfant n’a rien écrit, seulement dessiné.

Après une pause à l’air libre, retour à l’atelier d’écriture pour la suite : la décrue.

Là, toutes les petites mains sont d’attaque et plus rapides. Les lignes sont tantôt des scénarii catastrophes ou bien des histoires plus légères. Parfois elles sont sous forme de récits ou encore de dialogues. L’ensemble de la classe paraît prendre goût à l’expression d’abord écrite et toute personnelle, puis la présentation face au public.


La consigne de fin de séance est de mettre au propre les textes, sur ordinateur.

Rendez-vous est pris pour la semaine prochaine...